Les marées sont le principal moteur de l'évolution des systèmes planétaires sur de longues échelles de temps. La dissipation d'énergie et les échanges de moment cinétique qu'elles induisent sont décrits par le nombre de Love de degré 2, k2, qui relie le potentiel excitateur au potentiel perturbé. Cette fonction de transfert est généralement supposée dépendre uniquement de la fréquence de marée et de la rhéologie du corps, selon l'approximation isotrope, qui présume une invariance des propriétés par rotation autour du centre de gravité. Toutefois, pour les corps fluides en rotation, cette hypothèse est mise en défaut par l'axe de spin, qui influence les forces de Coriolis. Dans cet exposé, nous introduirons un nouveau formalisme, issu de la théorie du moment cinétique, permettant de traiter le cas non-isotrope, et nous l’appliquerons au système Terre-Lune. Nous montrerons que l’approximation isotrope peut entraîner des erreurs significatives dans le régime de marée dynamique, particulièrement en cas de résonance des ondes forcées.
A. Albouy, A. Chenciner, J. Laskar